La recherche des conservateurs antimicrobiens d’origine végétale est un objectif indispensable à l’heure où le monde s’alarme de la dangerosité que présentent certains conservateurs antimicrobiens actuels.
En pratique, les industriels des produits de santé utilisent des agents conservateurs autorisés dans leurs produits afin de les protéger. Inopportunément, ces conservateurs ne sont pas anodins car leur usage abusive non seulement dans les produits de santé mais aussi dans les aliments et les produits d’entretien domestique, etc., a déclenché la survenue d’une multitude de risques pour la santé, partant d’une simple réaction allergique (urticaire, démangeaisons…) jusqu’à la perturbation endocrinienne (reproduction, métabolisme…), voire, les cancers (testicules, seins…).
Face à ces problèmes, la quête de nouveaux agents de conservation antimicrobienne s’est créée. Toute la priorité est convenue pour la sécurité en premier (zéro risque pour les utilisateurs), ensuite l’efficacité et enfin l’innocuité.

A ce jour, plusieurs chercheurs se sont orientés vers les produits naturels pour substituer les conservateurs antimicrobiens de synthèse croyant que le naturel est sans risque par rapport au chimique.
Dans ce sens, un constat nous a marqué, c’est que la plupart des molécules antimicrobiennes naturelles découvertes et utilisées en thérapeutique provenaient de végétaux inférieurs, tels que les champignons ou certaines bactéries. L’expertise accumulée, les moyens d’exploitation mis à disposition, le savoir-faire acquis, les résultats encourageants, etc., ont fait que tous les chercheurs et les laboratoires se concentraient sur cette piste pour en tirer profit. Toutefois, les végétaux supérieurs produisent aussi des principes actifs antimicrobiens, pourtant, ils sont peu connus et peu utilisés.
Ce fut, dans la nature, les végétaux sont de véritables laboratoires chimiques. A partir de molécules simples, ils peuvent synthétiser une multitude de métabolites, certaines, sont essentielles pour leur croissance et développement de base, dites métabolites primaires, d’autres, n’ont pas un rôle directe dans l’édification et l’économie de la vie, dites métabolites secondaires.
Les métabolites secondaires les plus connues historiquement étaient les huiles essentielles (HE). Les Arabes furent les pionniers de la création des HE. Le docteur et chimiste Ibn Sina (Avicenne) a utilisé de l’alcool pour les extraire des fleurs il y a 1000 ans av. J.-C.
Actuellement, les HE deviennent de plus en plus un champ d’étude de prédilection dont la chimie des plantes occupe une place importante. Simultanément, la science a pu dévoiler considérablement de secrets et de mécanismes de l’univers des HE autrefois obscure. En plus, qu’elles soient naturelles, les HE ont des avantages englobant aussi la conservation antimicrobienne dans la mesure où ce sont des molécules chimiques authentiques qui ont une existence naturelle préalable, et une identité connu pour nous et pour la nature ; également, elles sont la plupart du temps antimicrobiennes et antioxydantes. Cette dernière activité leur permet d’être loin de toute suspicion dans les phénomènes de cancérogénèse.
Pareillement, le choix des HE peut être justifié pour plusieurs raisons : elles sont facile à repérer dans la nature (les PAM dégagent une odeur caractéristique), facile à détecter dans la plante (les HE se concentrent dans un organe bien déterminé), facile à extraire (l’extraction à la vapeur d’eau ou par pression à froid n’est pas lourde), facile à procéder (ne demande pas un savoir-faire complexe). En outre, les HE à effet antimicrobien ont des particularités très intéressantes car elles n’agissent pas de manière aussi rapide et frappante que les antibiotiques purifiés ; elles offrent l’avantage d’être beaucoup mieux tolérés, car en général elles sont dépourvues d’effets secondaires et toxiques ; et finalement, elles n’annulent point les défenses naturelles, comme c’est souvent le cas des antibiotiques.
Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de s’aventurer dans ce projet de recherche plutôt complexe que délicat, et d’avoir comme mission principale la recherche des conservateurs antimicrobiens naturels issus des HE originaires de notre pays et d’aller plus loin que possible afin de démonter finalement, avec des preuves tangibles, que la conservation antimicrobienne de nos produits avec des composés naturels est faisable.